1985-000A

‘’Respect de l’Art.
Crois-moi, le monde est bien sourd, fermé.
Le monde pourrait peut-être même mourir sans l’Art du tout, mais,
IL NE LE SAIS PAS …’’

‘’… pour cette fois-ci ! (soupir !) – faut bien que je me ‘’venge’’ un peu pour me consoler de ne pas être ‘’le-maître-du-mond-qui-arrangerait-toujours-tout-à-son-goût’’, non ? ! ! ! Ne pas pouvoir peindre la vie à son goût comme un tableau ! ! ! quelle déception tout de même pour une artiste, tu admettras, non ?’’

‘’Je m’achèterai un beau cheval.
Et je parcourrai chemins déserts, villes et bourgs. Et je dirai que Visible est la Beauté. Visible aux yeux physiques du corps et non de l’imagination. Et je dirai que la Vie existe : à l’ ‘’état libre’’ : partout. Pour éviter que l’on ne se méprenne sur le sens de mon ‘’image’’, je dirai : ‘’je suis Celle-qui-n’a-aucune-utilité’’. Aucune, je le dirai doucement, tout doucement en parcourant doucement ma promenade.’’

‘’…Quelque chose comme : À la vision SYSTHÉMATISÉE du monde, j’oppose la peinture, l’art en général ; et je ‘’gagne’’ MALGRÉ mon inquiétude, car vivante et belle, reste La peinture. Seule ‘’vérité pour moi’’. En gros, j’y vois l’expression d’une lutte et d’un dénouement : l’Idéologie CONTRE l’Art.
C’est l’Art qui gagne.
Quant à l’Idéologie, elle perd par défaut : par ennui et effondrement sur elle-même, quoi qu’on y face.’’

Monique Jarry

***** (Texte : 1985, photo : 1985)

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