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TEXTES SUR L’ART : Image numéro 1mg131
De la page 1 à la page 40.

Page 1

***** (Bio., page : 350)

***** (Écrit en 1973 ou 74)

***** (À ses élèves)

1

Cours de lundi – Note : écrire à Pauline lui demander
des nouvelles de lundi
et lui expliquer mon absence

- 1 – le sens de la création, chercher mes notes
de l’an dernier.

- diapo

- à la fin sur la question de mon intérêt
à leurs donner des cours : parce que je crois
en leur potentiel parce qu’à venir jusqu’ici
leur démarche n’a pas été ‘’académique’’
et que ça prend une démarche d’esprit
‘’non-académique’’ pour avoir une chance
de générer quelque chose en art, de sentir
quelque chose des tripes de la création
- libre-pensée
- autonomie d’action
- être capable de marcher hors des cadres et
des sentiers battus
- être capable de feeler quelque chose et transformer
les rêves de ses tripes en projet puis en action

11

pour donner forme et vie envers et contre tout
à une idée.

Page 2

- vois-tu ce qui change une société structurellement
(aie ! si y a des sociologues ICI – (Paul ?) –
pardonnez-moi la grossièreté de mon vocabulaire
et mes raccourcis simplistes ! ! ! oui oui je suis
pragmatique, terre-à-terre, les pommes et les
oranges…pas une universitaire-moi !

A) inventeur – T. V., etc.
B) force de marketing – ex : Général Foods
et les beans soya
C) créateur amenant un look
une conception de la vie
du monde, spirituellement
ou bien matériellement
ex : un cubisme
Mondrian
le Corbusier
le Bahans
les buildings
et toute la vie quotidienne d’un peuple change.

111

quand tu décides à 5 ans que toi
tu veux changer le monde, tes parents
ne s’écrient pas ‘’Ho ! George, regarde le
petit à une âme d’artiste, faut pas briser
son beau tempérament d’entrepreneur
plus question de l’envoyer dans
le moule niveleur de l’école comme ses
p’tits frères…etc…’’
Alors toi tu pars dans le
vaste monde en passant d’abord par le
grand nivelage. Si t’as pas de talent,
pas grand-chose aux tripes ça va
mais si t’as les tripes pleines alors ça
se met à tourner carré, chez vous,
à l’école, dans le quartier, à job, en

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amour, partout. (vous êtes bien payer
pour comprendre ce que je veux dire !)
Ou bien c’est parce que t’ai fuckée (ha !
ha ! ha !)

* Ou bien, ou bien, ou bien
c’est que t’as un petit quelque chose
de spécial au cœur ! ! !

1V

avoir quelque chose au cœur
ça donne toujours un look équivoque
au début de la vie, vu de l’extérieur
(un espèce d’air de maladie, de rage, de révolte
quand on commence sa vie…parce
qu’on sait pas ce qu’on a au juste quoi !
est-ce un diamant qu’on a sur le
cœur ?
ou
est-ce un cancer qu’on a là ?
comment savoir avant de l’avoir
testé (vous autres ici vous
êtes des ‘’testeurs’’)

Je peux pas dire que tous les
délinquants sont des artistes
MAIS chose certaines
tous les vrais artistes sont des
délinquants.

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***** (Bio., page : 356)

***** (Texte sur la peinture psychanalytique, début 1974. Ce texte est écrit à la main et il y a un mot que je n’ai pu
‘’comprendre’’, il sera précédé de *****? et placés entre parenthèses. Ce texte débute par une série de définitions,
puis une citation qui date de

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1970, c’était dans le cadre d’une entrevue que Monique a accordée à l’émission ‘’Présent’’ de Radio-Canada.)

essai :
première production d’un écrivain, d’un artiste.
Titre d’ouvrage regroupant des réflexions diverses ou
traitant un sujet qu’ils ne prétendent pas épuiser.

manifeste :
déclaration écrite par laquelle un souverain, un chef de
parti, un groupe de personnalités etc. rend compte de
sa conduite dans le passé et définit les objectifs qu’il
se propose pour l’avenir.

thèse :
proposition que l’on énonce et soutient
poésie :
caractère de ce qui touche, élève, charme.

opinion : avis, manière de penser (sur un sujet particulier)

rapport :
compte rendu…lieu établi par la pensée entre deux concepts…

sentiments :
manière de penser, d’apprécier
connaissance ou savoir d’une donnée immédiate.
Pensant bon ou mauvais
disposition à être facilement, émue, touché…
affection, tendresse.

psychanalyse :
investigation psychologique ayant pour but de
ramener à la conscience les sentiments obscurs et
refoulés.
(recherche attentive et suivie)

poukhè âme
logos science

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psychologie : étude scientifique de l’esprit… (faible) !
expérimentale :
dont l’objet est l’observation
extérieure des conduites humaine et dont la
méthode consiste dans la vérification par l’expé-
rience.

sociale :
qui étudie les interrelations entre
l’individu et les groupes auxquels
il appartient.

science :
connaissance exacte et raisonnée de certaines choses déterminées.

ramener :
amener de nouveau
remettre en place – faire renaître, rétablir…

ramener à : rapporter à :
apporter une chose au lieu ou elle
était…
diriger vers un but…
compléter en y ajoutant…

conscience :
co naissance, notion
sentiment du devoir, moralité
connaissance des phénomènes affectifs, intellectuels et
volitifs qui se passent en nous…

connaissance :
notion, idée de quelque chose
faculté de recevoir des impressions – de sentir.

***** (Page suivante)

sens critique :
esprit de libre examen…

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droit pour chaque homme de ne croire
que ce que sa raison individuelle peut
contrôler.

obscurs :
difficile à comprendre – peu connu ou caché –
sombre, qui n’est pas éclairé.

refoulés (refoulement) :
opposition inconsciente à la réalisation de tendances
jugées condamnables qui subsiste et existe à
l’état latent.

refouler :
faire entrer de force
comprimer
Faire reculer – repousser…

libre penseur :
personne affranchie de toute religion
qui réfléchit – raisonne, forme dans son esprit –
conçoit, imagine…

pensée :
faculté de comparer, de combiner les idées…

***** (Page suivante)

‘’Je tiens beaucoup à ma condition d’être libre. Pour l’avoir souvent payé très cher, je sais la compréhension que l’on
doit accorder à tous ceux qu’emprisonnent leur vie, leurs mœurs et leurs institutions. La ‘’diffusion’’ de la liberté,
puisque nos connaissances commencent à nous permettre de l’envisager, ne peut se faire que dans le respect de l’être
car c’est au cœur de celui-ci que l’on a retrouvé ce désir signifiant et c’est à travers l’observation des diverses
expressions de la psyché que l’on commence à reconstituer un langage qui permet d’aborder cette ‘’diffusion’’ de la liberté.’’

*****? (L’ancelphabite) et l’érudit, sauf si la nature les a privés de l’un de leur sens,
ont la possibilité d’emmagasiner sous les mêmes conditions spatiales
et temporelles une série de phénomènes qui d’office se présentent

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à l’un et l’autre de façon identique. Par ailleurs, l’appréciation
des phénomènes similaires dans leur essence constitue la ligne
de démarcation de cette similitude ; le niveau de conscience,
défini comme l’acuité à saisir les phénomènes affectifs, intellectuels
et volitifs qui se passent en nous, apparaît dès lors entaché
de nos connaissances entendues comme étant cette faculté
de recevoir des impressions ou de sentir les phénomènes ambiants.

Entreprendre un essai, écrire un manifeste, formuler
une thèse ou encore présenter la poésie inhérente au ‘’mouve-
ment de la peinture psychanalytique’’ correspondait
à plus qu’un problème de dialectique et
situait mon travail au niveau même de cette ‘’diffusion de
la liberté’’.

Entachés des multiples dissemblances relatives à l’acuité de
chaque individu à analyser un phénomène,
il me fallais, en plus dis-
cerner préalablement à la diffusion le problème de la
communication, et m’assurer une
technique d’expression susceptible d’être perçue en son
sens premier par la multitude. Il est bien évident
que le clavier linguistique de *****? (l’aucelphabite)
devient l’outil de vulgarisation si cette diffusion voulait
promulguée à l’ensemble de cette humanité sans cesse en
mutation toute fois quoique soucieux d’une vulgarisation non
équivoque, il me fallait puiser aux sources d’un langage
spécifique dont les thèmes ‘’à la mode’’ courci-
cuitent régulièrement et pour cause l’entendement de
l’individu non initié aux aléas de ce dédale

***** (Page suivante)

linguistique où très peu d’entre nous peuvent s’engager sans
craindre la polémique, la complexité, pire encore le
verbalisme. Il me tardait donc d’utiliser un vocabulaire
qui aurait toute propriété du staccato,
dégageant l’essentiel, réfèrent au sens commun,
standardisant l’interprétation autant que la chose soit possi-

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ble. Il n’est à mon avis aucun style littéraire, aucune langue,
aucun phénomène doué d’internationalisme supérieur a celui inhérent
au massage visuel ; dans cette civilisation de l’image, il m’appa-
rais indéniable qu’au-delà des frontières et des barrières linguis-
tiques, une proportion considérable d’individus comprendra
d’emblés un message visuel

La peinture psychanalytique émane
de ce langage imagé accessible à tous et singulièrement premier,
bien avant l’abstraction du verbe, précédant la traduc-
tion vocale, toute excitation consciente ou inconsciente se
présente sous forme d’images (rêve ou réalité visuelle), laquelle
est par la suite transposée et interprétée par le langage.
Cette vérité première correspond aux axiomes du mouvement
de la peinture psychanalytique laquelle apparaît alors
idéologique, axée et expression même de l’individu
dans sa totalité, dans sa réalité concrète ou inconsciente,
et dans la richesse de sa nature propre.

La peinture psychanalytique se veut de permettre
d’instantaniser la représentation visuelle immédiate
et d’éliminer par ce moment de réflexion plus
ou moins prolongé ou l’ensemble des acquis
et des effets entrent en jeu dans la traduction du
phénomène observé, résorbant en ce, le
catalogage et la dissociation de ce phénomène.

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***** (Bio., page : 361)

***** (Texte écrit, printemps 1974) (Ce texte va de la page 8 à 47)

(Manuscrit : réflexions et recherches ; théorie sur l’art)

1

Manuscrit 1

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ce que je fais, je le fais d’abord pour moi.

- je commence à marquer quelques repères dans
mon environnement. Ce premier tour de
reconnaissance (1954 – 1974) me permet maintenant
d’entrer dans une bibliothèque sans disperser
mon désir.

- J’entre dans la période constructive de ma vie
car j’arrive enfin à ne plus me laisser distraire
plus de 90, 92% du temps par ce qui m’entoure
et m’arrive. Enfin une brèche pour ‘’cohérer’’ ce
que je veux et veux sentir.

- il me serait beaucoup plus facile d’exposer
mes théories si j’avais comme ces polémistes,
un oppresseur précis à vouloir faire sauter.
Je disposerais alors au moins du style du
manifeste pour m’exprimer, mais je ne me
situe pas par rapport à un ennemie qui tendrait à me limiter mais bien plutôt par rapport
à un devenir-être vers lequel je tends.

- pour plusieurs comprendre c’est adhérer
ce qui me brouille avec beaucoup c’est qu’ils n’admettent
pas que se sentant compris, je ne les approuve
pas.

2

- Une saison en enfer versus surréalisme.

3

bla – bla – bla…
enfin une route est ouverte à l’infini.
une méthode aux possibilités et corollaire infini
est offerte.
L’atteinte de ‘’new insights’’ dépend maintenant

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ou de la motivation (sens – intérêt) ou de l’endurance
du chercheur.

- . à l’origine mes parrains, être, sentir, appréhender
. puis l’environnement, observation
. mon instinct d’une ‘’mesure’’ à l’échelle de l’homme.
Sens de l’observation
. la découverte de mes moyens d’ordre naturels,
c’est à dire inhérents à ma
structure individuelle –
peinture, expression sacrée
des jeux (shows)
outils d’observation
. évaluation de l’importance de mes parrains
évaluation de l’importance de ma structure
versus
mon installation ‘’confortable’, au sein de mon
devenir
. observation de ‘’mon’’ sentiment de mon devenir
versus
le sentiment des autres face à leur devenir.
. recherche d’une commune mesure entre
mon devenir et celui des autres en général.

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. mise en évidence de l’utilité de donner
une structure à mes observations pour les
rendre aptes au feed-back et à la comparaison
. étude non plus centrée sur le devenir mais
sur la structure de perception de ce devenir
et sur le processus qu’il utilise pour
tendre vers lui-même
. découverte des différents degrés de motivation
(sens – intérêt) du devenir à
se manifester chez les individus
compte tenu d’un degré comparable
d’intelligence (selon les critères de notre
époque) entre les individus comparés

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par contre conscience
d’une énergie comparable chez ces individus,
dépensée pour l’amélioration
(d’une façon générale ou spécialisée – plus
souvent spécialisée) d’une structure
d’observation (au sens large) rendant l’action
apte au feed-back (et à la comparaison –
plus ou moins selon le degré de spécialisation),
donc à cette forme de jugement
qu’est l’évaluation. (simulation gamme I. P. O….)
. découverte que ces différentes orientations
d’énergie consacrée à la conscientisation dépendent
de la différence entre ces individus

5

du concept ‘’d’une mesure à l’échelle de l’homme’’.
Pour les uns et les autres cette échelle
est basée sur un plus ou moins court ou
long terme ou cet homme défini plus ou
moins l’individu ou le genre, le genre
ou la continuation de l’espèce.

- . découverte de la solitude (versus sentiment
d’esseulement, de non-supporté)
‘’simplement, simplement quelqu’un pour
parler…’’

reconnaissance du haut degré de motivation
que soulève en moi cette recherche de la
réalisation de mon devenir à travers l’utilisation
de cette nouvelle structure d’observation
néanmoins
conscience de l’importance de définir ne serait-
ce que ‘’phantasmiquement’, l’idéal de
ce devenir pour conserver un équilibre émotif
‘’confortable’’
car
la démystification de l’utilité de mon parrainage

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pour la structure personnifiée
que je suis au sein du genre, puis la démystification
de la valeur de l’expression collective spontanée
par l’étude de sa structure et de son sens
(sens – tendre) objectif décharge toutes
ambitions telles que communément connues

6

de leurs contenus émotionnels (relativement à la
poursuite de ces ambitions) sécurisants puisqu’en
les limitant ou les expliquant, elle leur enlève leur
valeur relative ‘’d’idéal’’.
et que
quand à moi, je ne sais s’il s’agit d’un
sentiment crée en moi après coup, c'est-à-dire
en cours d’éducation, ou d’un sentiment
propre à ma nature mais j’ai besoin encore
à ce jour, non pas de me situer par rapport
à un point extérieur à moi, exemple une
famille, un dieu,…, mais par rapport à
un centre, un but, une nature…ha ! et puis
je sens bien en l’écrivant ce qu’il y a de
désir appris d’une ‘’normalité’’, d’un devoir
à accomplir, d’un talent, d’une vie à
rendre compte, d’une crainte presqu’aussi
grande que le désir, de quelque chose de
nouveau, d’autre…tout imbroglio,
ce nœud de force duquel rejaillit sans
cesse la question suivante : Et moi, est-ce
que j’aime parcourir seule cette vie ?
Si j’ai voulu comprendre comment
et de quoi fonctionne notre esprit, c’était
pour ne pas rater à l’infini mes tentatives
d’association, d’amour, dont tant furent avortées
ou découvertes mal-venues après coup, par
cause d’ignorance de toute conscience objective
de ce qui intervenait et voilà que c’est

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7

cette même conscience objective qui aujourd’hui
m’isole, qui après m’avoir expliqué
ce qui aurait pu être senti ou dit avec
chacun pour que chacune de ces tentatives
d’association dépose en moi les fruits d’une
rencontre riche, me laisse seule sur un
merveilleux rivage, devant une mer si
accueillante que je sais que je ne saurais
sans priver l’un de mes plus profonds
désirs ne pas y pénétrer sinon
la traverser. Mais voilà, moi qui ai
découvert ce rivage au terme d’une
pénible quête qui m’a rompue aux
délices de l’exploration, je constate que
ce rivage merveilleux pour moi soulève
une inquiétude souvent supérieure au
désir de connaître chez…presque tous les
individus qui y accèdent autrement
que par les longs méandres de l’expéri-
mentation…

Nous serons peu, cette année à entreprendre
cette traversée…
Je sais bien que ce soir en me couchant
je me dirai : tant pis, ils nous rejoindront
plus tard !...mais je sais aussi que
j’aurai retardé le moment de me coucher
jusqu’à ce que la fatigue physique l’emporte
sur tout autre sentiment…

8

- Pierre Reverdy, Nord – Sud, mai 1918

‘’L’image est une création pure de l’esprit.
Elle ne peut naître d’une comparaison mais du
rapprochement de deux réalités plus ou moins

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éloignées.
Plus les rapports des deux réalités rapprochées
seront lointains et justes, plus l’image sera
forte – plus elle aura de puissance émotive
et de réalité poétique…’’

- ceci me fit penser à cela
oui, mais, je n’étais pas fait exactement
comme ceci, alors…

- peinture psychanalytique : l. f. définition


encycl. Philos. …


cf. p. 37 Manifeste du Surréalisme. Surréalisme.

- mise au point sur le mot ‘’Psychanalyse’’
médecine psychanalytique
peinture psychanalytique
religion psychanalytique
etc…

- méthode psychanalytique d’étude de la science du
comportement…


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- plusieurs sont soi trop fiers, soi trop insécurent
(auraient peur de perdre leur valeur
de créateur par exemple) (pour utiliser)
en utilisant les
ressources de leurs observations inconscientes
dans la mise en forme de leurs opinions
professionnelles ou personnelles.

- j’obéis beaucoup dans les motivations qui me

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poussent dans ma quête, au désir de vouloir
rendre (sens – rendement) en rapport
avec ce que j’ai reçu comme possibilités
à travers la structure personnalisée qui est
mienne au sein du genre

- surréalisme versus peinture psychanalytique
‘’Aujourd’hui Desnos parle SURRÉALISTE
à volonté. La prodigieuse agilité qu’il met à suivre
oralement sa pensée nous vaut autant qu’il
nous plaît de discours splendides et qui se perdent,
Desnos ayant mieux à faire qu’à les figer. Il
lit en lui à livre ouvert et ne fait rien pour
retenir les feuilles qui s’envolent au vent de
sa vie. ‘’A. Breton, Premier Manifeste 1924

Lire en soi à livre ouvert veut dire pour
nous plus que pouvoir être conscient, à volonté,
à la minute, du fait qu’un être inconscient de

10

nous, nous parle constamment, mais bien d’être
en mesure d’entendre cet être (sens – entendement)
dans le sens où celui-ci s’exprime
c’est-à-dire aussi d’être capable de le traduire.

Ça me rappelle cette époque de mes études classique
où je ne comprenant même pas le sens
de How are you ?, je n’en lisais pas moins
aux cours d’anglais n’importe quel texte que
l’on voulait soumettre à mon interprétation
avec le plus pur accent…’’Harvardien’’ ? ? sans
pour autant savoir même de quoi je parlais,
tant et si bien que j’encourus la rage de
tous mes professeurs d’anglais pendant deux
ans et demi car je ne pouvais jamais remettre
une version anglaise normalement constituée,
date où ma mère vint elle-même au collège

Page 16

convaincre mon professeur de l’exactitude
du fait que je ne comprenais pas un traître
mot d’anglais. Jusqu’alors on imputait
l’échec de mes versions à une attitude politique
indépendantiste (1) contexte québécois

(1) l’âge de se ressouvenir de ses rêves
versus
l’âge de les traduires ou interprétés (selon
l’école), puis de converser et commercer
avec eux.

11

- ‘’Le langage a été donné à l’homme’’ Breton
Manifeste 1924
…A été donné…ce concept me laisse songeuse

cf. d’autres exemples de propositions non définies mais
constamment acceptées comme acquises (même
si souvent même indémontrable !) dans les interrelations
Humaines des agences D’ARC.

- ‘’…le jour où les méthodes surréalistes commenceront
à jouir de quelque faveur. Il faudra bien
alors qu’une morale se substitue à la
morale en cours, cause de tous nos maux.’’ Breton
1929 commentaires à la réédition du manifeste 24

S’agit bien pour atteindre à la liberté vers
laquelle tend le surréalisme de remplacer une
morale restreignante par un autre – qui
quelqu’elle soit, si unique, me semble destinée
à plus ou moins cours terme devoir devenir
aussi restreignante que la première.

nous nous sentons infiniment plus d’accord
avec la proposition suivante : cf. p. 82 Manifeste Surréalisme 2ième
‘’ De toute manière nous nous estimerons assez d’avoir contribué à établir

Page 17

l’insanité scandaleuse de ce qui, encore à notre arrivée,
se PENSAIT et d’avoir soutenu – ne serait-ce que soutenu –
qu’il fallait que la pensée succombât ENFIN
sous le PENSABLE’’ Manifeste 30 qui ne fait que reprendre en ce but 1924.

12

- ‘’quel âge avez-vous ? – Médecin
‘’Vous (patient) (écholalie)
‘’Comment vous appelez-vous ? (Md.)
‘’Quarante-cinq maisons. (Symptôme de Ganser, (réponse à côté)

Est-ce le patient qui aurait le dessus ?
Puisqu’il s’impose par ses réponses à l’attention
du médecin examinant – et qu’il n’est pas
celui qui interroge.

- ‘’Le surréalisme ne tendit à rien tant qu’à
provoquer au point de vue intellectuel et
moral, une crise de conscience de l’espèce
la plus générale et la plus grave et
l’obtention ou la non-obtention de ce résultat
peut seule décider de sa réussite ou de
son échec historique.’’ Début Manifeste 29

‘’Au point de vue intellectuel, il s’agissait…
…(détenir construction hypocrites, etc…)…
Tout porte à croire…(qu’il existe…- référence
à l’affirmations connues et acceptées de tous et qu’on pourra
reprendre et interpréter à son actif)…
OR…’’

- ‘’récupération totale de notre force psychique’’
but du surréalisme (Manifeste 29)
par :

13

par : ‘’descente vertigineuse en nous’’

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‘’illumination systématique des lieux
cachés
‘’obscurcissement progressif des autres
lieux.’’

- suite :
2 grands chevaux de bataille : - écriture ou
langage automatique.
- récit de rêve.

- Breton prétend (Manifeste 29) que si même les
partis politiques sont sujets aux trahisons, aux
revirements de leurs membres comme n’en serait-il
pas pire au sein du surréalisme…

L’un comme l’autre sont des regroupements
d’homme plus ou moins conscients de leurs
désirs, volontés, décisions puisque plus ou
moins conscient de leurs ego, inconscient,
instinct, motivation profondes, besoins, …
il ne faut pas en accuser la sorte de tâche
à accomplir mais observer l’aptitude ou non,
ou plus ou moins, des membres à accomplir
consciemment quelque tâche que ce soit (consciemment
et ‘’responsablement’’.)

14

- l’évolution de la peinture psychanalytique
POLITIQUEMENT
. ce qu’est la tradition (jeune mais tradition
tout de même) d’Amérique du Nord.
. comme elle fait évoluer l’homme à travers
nous

donc
relation entre l’avènement de peinture psychanalytique
(et simulation, …,…) et orientation
du social, du culturel, du politique

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en Amérique du Nord depuis son avènement

- …(se prétendent) écrivains et artistes prolétariens,
sous prétexte que dans leur production
tout n’est que laideur et que
misère, et qu’il ne conçoivent rien autre, là de
l’immonde reportage, du monument funéraire
et du croquis de bagne, et ne savent qu’agiter
sous nos yeux le spectre de Zole,…’’
Breton (Manifeste 29)

Breton y prétend également (1) ‘’je ne crois pas
à la possibilité d’existence actuelle d’une
littérature ou d’un art exprimant les aspiration
de la classe ouvrière (2) ‘’Si je me refuse
à y croire, c’est qu’en période pré-révolutionnaire
l’écrivain ou l’artiste, de formation récusairement
bourgeoise, est par définition
inapte à les traduire.’’

15

réponse à (1). Un art vraiment né de la classe
ouvrière, comme le mien par exemple
diffère il est vrai d’un art traditionnel,
non pas tellement dans sa forme que dans
sa motivation. Exemple : si dessiner m’étaient
venu naturellement, il me serait effectivement
apparu un peu moins naturel de dessiner
‘’professionnellement’’ pour des raisons d’ordre
purement esthétique par exemple ou comme nous dirions
entre nous, pour le ‘’KIK’’.
J’ai choisi
de dessiner ‘’professionnellement’’ dans la
mesure où j’y ai vue un moyen, outil,
à ma portée (j’avais l’instinct du dessin) de
poursuivre plus avant mon étude du
monde et moi que j’avais entrepris comme
tous les enfants de tous les temps en venant

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au monde, à mon premier souffle.
Et c’est ainsi qu’est née la peinture
psychanalytique ; chez l’auteur de laquelle,
parce qu’issu de la classe ouvrière, on
pourra discerner une nette tendance,
comparativement aux artistes dits traditionnels,
c’est-à-dire issus de classe bourgeoise, une
nette tendance donc à l’objectivation, au
ressourcement de ses expériences,…exemple
Mireille Bédard le Living theater et l’animation.

16

réponse à 2 il est vrai que Breton poursuit
en disant : si je ne refuse…
‘’de formation nécessairement bourgeoise’’

il ne faut pas oublier que cet énoncé est
valable bien sûr pour son pays mais
n’est pas propre à tous, ni même à tous les
pays dits capitalistes (?) puisque Le Québec
où par exemple je suis bien enfant du siècle,
issu de la classe ouvrière ou autre,
il est loisible à l’individu de ‘’capitaliser’’
même de l’information, même des connaissances,
même des inventions.

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- l’inspiration : ‘’nous la reconnaissons sans
peine à cette prise de possession totale de
notre esprit qui de loin en loin, empêche
que pour tout problème posé nous soyons
le jouet d’une solution rationnelle plutôt
que d’une autre solution rationnelle, à cette
sorte de court-circuit qu’elle provoque
entre une idée donnée et sa répondante
(écrite par exemple).’’

Page 21

- Breton prétend avoir proposé pour l’atteinte
des buts du surréalisme des ‘’moyens
très directs’’, ‘’à la portée de tous’’ pour atteindre
‘’toute beauté, tout amour, toute vertu
que nous nous connaissions à peine’’ et
que l’on voit alors en soi ‘’luire d’une manière
intense’’, commentaire 1946 à la réédition
du manifeste 30.

Cependant, pour que ces moyens s’appliquent
il faut que leur forme intéresse le
sujet à priori. Voilà le hic !
Cette forme de ‘’beauté’’, luit-elle si
intensément pour chacun ?
Il ne suffit pas de ne pas exiger que les
œuvres produites par ces moyens soient
considérées œuvres d’art, il faut trouver
un moyen qui n’exige pas un genre
d’œuvre précis d’une façons sine qua non.

18

exemple : pour apprendre à utiliser l’apport que peut
fournir notre observation inconsciente de la
vie, j’aurais cru le moyen du rêve évident
et voilà que Pierre ne se souvient jamais
de ses rêves. Il est donc des êtres qui
ne peuvent encore utiliser mes moyens
d’investigation puisque la ressouvenance
du rêve y est considérée comme un
pré-requis.
Il est très important de savoir évaluer
ce que nécessite de pré-requis
la mise en application réussie de
chacune de nos tentatives d’association,
d’amour, de travail, de politique, etc…

- Note : période ‘’téléphone’’
définissant les moyens employés par

Page 22

le surréalisme pour ‘’donner ;a l’homme
un sentiment valable de ses ressources’’
par la ‘’projection en pleine féerie intérieure’’ en ‘’éclairant la partie non révélée et pourtant
révélable de notre être où toute beauté, tout amour, toute vertu que nous nous connaissions
à peine luit d’une manière intense’’ Breton
affirme dans un commentaire à la réédition
du Manifeste 30, en 1946, que ‘’ces moyens
immédiats ne sont pas les seuls’’ et que l’on
se plait à imaginer des romans’’ ‘’où la
vraisemblance des décors cessera, pour la pre-

19

mière fois, de nous dérober l’étrange vie
symbolique que les objets, aussi bien
les mieux définis et les plus visuels, n’ont
pas qu’en rêve…’’
période qui devait aboutir avec le portrait
de Roseline Pallascio-Morin.

- dissociation :
Ce surréalisme tel que présenté en 1924 : oui
mais les futiles chicanes mondaines, du
second manifeste…le milieu (et les préoccupations) de ces
artistes est vraiment trop éloigné du nôtre

ex : ‘’Maldonne’’ : la chicane parce que ce nom
magnifique est donné à un bar !
Quel snobisme subit pour des contestataires
ou alors la distance entre nos pays fait
que je ne saisis pas l’interprétation juste.

- ‘’je prévois toutefois qu’ils (les préparatifs du
surréalisme) prendront fin et qu’alors les
idées bouleversantes que le surréalisme recèle
apparaîtront dans un bruit d’immense
déchirement et se donneront libre carrière.

Page 23

Tout est à attendre de l’aiguillage moderne de
certaines volontés à venir : s’affirmant après les nôtres,
elles se feront plus implacables que les nôtres.’’
Manifeste 30.

20

- note cf. le style de la fin de ‘’Le retour du père
Duchesne’’. p. 172 (Manifeste du surréalisme.)

- ‘’La pensée rationaliste la plus maîtresse d’elle-même,
la plus aiguë, la plus apte à se soumettre tous les
obstacles dans le champ où elle s’applique m’a
toujours paru, hors de ce champ, s’accommoder
des plus étranges complaisances.’’ Prolégomènes
à un troisième manifeste du surréalisme
ou non (1942) Breton.
donner exemples. (ARC)

- pour axiomes du surréalisme cf. manifeste
pp. 20, 22, 23, 24 (1, 2, 3, 4ième) (cf. plus loin) – p. 21
définition p. 37
moyens techniques proposés pp. 42
Composition surréaliste écrite,
ou premier et dernier jet
43
Pour ne pas s’ennuyer en
compagnie
44
Pour faire des discours
44
Pour écrire de faux romans
aveu d’impuissance sur les grands
problèmes humains d’interférence
émotionnels et sentimentaux
(s’il sont d’ordre quotidien)
45
Pour se bien faire voir d’une
femme qui passe dans la rue.

Page 24

21

plus agissant s’il sont 46
d’ordre spéculatif Contre la mort

Analyse des effets mystérieux et des jouissances
particulières qu’il peut engendrer (le surréalisme)
pp. 50 (1) images que l’on ne contrôle pas
54 (2) – 55 retour à l’enfance où tout
concourait à la possession de soi
60 – 61 (3) technique surréaliste
et application à l’action.

- reprise de page 20
axiomes du surréalisme

1 – ‘’dans les limites où il s’exerce, selon
toute apparence le rêve est continu et
porte trace d’organisation.

2 – ‘’l’état de veille, je suis obligé de le
tenir pour un phénomène
d’interférence

3 – ‘’L’esprit de l’homme qui rêve
se satisfait pleinement de ce qui
lui arrive. (l’angoissante question de
la possibilité ne se pose pas)

4 – Quand on parviendra à rendre compte du rêve dans
son intégrité seront résolus bien des mystères et on
pourra espérer la résolution future du rêve et de la
réalité en une sorte de réalité absolue.

Manuscrit 11

1

‘’il s’agissait de rendre la puissance

Page 25

qu’ont en nous l’image de nos phantasmes.
À l’origine j’en traçais les grandes lignes
puis de plus en plus leur puissance
s’est affirmée non seulement dans la forme
mais dans leur intensité dramatique toute
entière.
L’intensité dramatique voilà
ce qu’il fallait parvenir à saisir
mais j’ai vite compris que l’intensité
dramatique n’est pas contenue
dans le
thème de l’image (seulement) mais dans
son ambiance, dans l’environnement aussi
imperceptible soit-il où elle baigne,
dans le climat.
Ce qui donne tant d’intensité
au figuration de nos phantasmes ce sont
les contenus que nous leur incorporons.
Dès lors je savais bien que ce n’était pas
en torturant seulement ma technique graphique
ou ma science de la couleur etc. que j’approcherais
davantage du but mais en comprenant
mieux quels sont les mécanismes d’élaboration
de ces contenus, qu’elles sont leurs origines,
vers quoi tendent-ils.
C’était désormais à
ce niveau que je devais rencontrer mes modèles
et de la clarté de nos dialogues et communications
mettrait l’œuvre qui pourrait
pour le spectateur se situer à ce seuil de reconnaissance
situé juste à l’arrête du ‘’clair’’ comme
le concret et ‘’puissant’’ comme…’’comme quoi donc
se dirait le spectateur et il sentirait alors qu’il
y a là quelque chose qui a affaire avec lui, même
s’il ne voit pas encore avec quel lui-même au
juste.
Ainsi, j’ai voulu peu à peu qu’il


Page 26

2

ressorte évident dans ces images que l’ensemble
comportait une beauté certaine pour qu’à chaque
coup où quelqu’un y reconnaîtrait quelque chose
qui à affaire à lui à un lui-même inconnu, il
ait aussi une chance du même coup de se dire
qu’il y a des choses attirantes dans un autre lui-
même
qu’il ne connaît pas ou auquel il ne porte
ordinairement pas attention.
J’ai pensé que pour
le moment c’était la meilleure contribution que
je pouvais apporter dans la mission de motiver
l’homme à recourir aux immenses ressources
qu’il possède et qui lui seraient si utile dans
ça quête toujours plus ardue parce que plus consciente
et volontaire d’un devenir meilleur.’’

réflexion lors de l’étude
pour la ‘’mise en scène de
l’homme fertilité
4 mars 74

3

l’analyse psychique ? bien sûr
la médecine psychanalytique ? oui
la peinture ‘’ ? pourquoi pas !
Mais en quoi, comment ?
critique psychanalytique de la peinture : oui
peinture psychanalytique : par quel moyen ?
cf. exposé précédent.




note sur l’homme de la fertilité. 4 mars sur esquisse début nov. 73
corps pâle

Page 27

= force rouge vers le coup et les pectoraux (foyer de rappel)
reprise du rouge et autres de la région phallique
cuisses blanches, dures, d’un blanc comparable
au métal chauffé à blanc.
les bras semblent bien informes pour un dessin
si précis et comportant si peu d’artifices :
le muscle central du bras sera
défini mais ses contours se perdront
les bras s’élèveront alors comme des
volutes. réf. au jeu des fesses dans
l’eau et du corps de la femme dans
l’homme-oiseau.
les chevaux (1) aussi seront en volute ainsi que le poisson
(1) contrairement aux cheveux de l’homme-oiseau. Ici les organes
de la fertilité eux-mêmes mis en évidence ses autres
symboles ne viennent que soutenir en sourdine.

***** (Voir la toile ‘’L’homme oiseau’’, no. : 1969-035.)

4

- si comme Poe ‘’il est certain que la simple action
de rédiger tend fortement à logiciser la pensée’’ et est
approuvé en cela par McLuhan dans La schizophrénie est peut-
être une conséquence inévitable de l’alphabétisation, galaxie
Gutenberg,
‘’peindre les phantasmes et tenter de leur restituer leurs intensités
dramatiques tend fortement à logiciser ce langage imagé
que parle notre inconscient chaque fois qu’on l’écoute.’’ Moi.
5mars 74

- phantasme : illusion optique
archétype : modèle de base, prototype.

- je viens de prendre une pastille effervescence
de vitamine ‘’C’’ à saveur d’orange.
Je l’ai regardée se dissoudre. Tout avait une teinte
d’oranger pâle sauf de très très minuscules granules
qui étaient oranger foncé. J’en regardai une

Page 28

se diriger à travers l’effervescence vers la surface
du liquide puis espérai qu’elle atteindrai
le bord du verre où s’était accumulée une mousse
blanchâtre avant de se dissoudre à son tour.
C’est ce qu’elle fit. Quand elle commença enfin
à se dissoudre elle teinta une légère portion
de la mousse blanche l’entourant. Et je sus
que la saveur et la teinte d’orange y était
contenues. Bien sûr cette observation ne change
rien à ma vie puisque les fabricants de
ce produit vitaminique ont tout bien dosé

5

pour moi. Cependant, je demeure libre, dans
un monde où beaucoup de responsabilités
quotidiennes sont assumées par d’autres à
ma place, de ne pas me laisser devenir
étrangère à ma propre vie, à mes propres
actions. Je sais que ces quelque moments
que je consacre toujours à mon environnement
immédiat (à l’observer et le comprendre)
font parti de ces actes responsables que
je pose et qui contribuent à me garder
mon calme, ma bonne humeur et m’évitent
surtout ce sentiment hélas si courrant
autour de moi qui assaille ceux qui
subitement s’impatientent, se découragent
ou se révoltent, se sentant possédés,
floués, utilisés, joués, inutiles…
dépassés. Sentiment si propre à
l’homme de la technologie moderne
cet homme qui jouit de suffisamment
de liberté apparente pour ne plus comprendre
les contraintes que lui impose
son gérant de banque ; cet homme
encore, cet homme qui se voit parfois
si esclave qu’il se sent obligé de
continuer indéfiniment sur une route

Page 29

qui ne lui convient plus pour la seule raison
qu’il y est déjà ENGAGÉ (avec toutes les responsabilités
de cet engagement), sachant pourtant
et c’est bien ce qui le désespère le plus,

6

qu’il n’y avait pas (apparemment du moins) d’autre
choix possible, au moment de l’engagement.
Ce pauvre homme qui éprouvant un goût
subit dans son palais ne sait même pas s’il
s’agit d’une envie de jus d’orange ou d’une
envie de vitamine ‘’C’’ puisqu’ingurgitant
chaque matin ses vitamines ‘’C’’, il n’a jamais
remarqué ces granules à saveur d’orange et
croit naïvement que c’est la vitamine ‘’C’’ qui
à ce goût.

- Il m’a souvent semblé que la chose dont on traite
le plus est aussi souvent celle que l’on possède
le moins

McLuhan dans Galaxie Gutenberg explique l’une
des conclusions de Carothers :
‘’Les langue sont des technologies en ce qu’elles
constituent un prolongement, ou une
ex-pression, de tous nos sens à la fois : aussi
sont elles immédiatement sujette au choc
ou à l’intrusion de toute extension mécanique
d’un sens.’’
Et je me souviens de ce mot de Ronald Filions
quand nous travaillons tous ensemble groupés au
théâtre des Loups en 1962 (?) : Toi, Monique,
ton œuvre ce sera toi-même’’. Les diverses
expériences d’expressions que je me faisais d’abord
toujours subir à moi-même avant de les essayer
avec d’autres, cette méthode le stupéfiait.


Page 30

7

Ceux de mon entourage immédiat ont aussi
toujours été les premiers éprouvés !
J’entends les uns et les autres se révolter de
mon habilité subite lors d’un conflit par
exemple à exprimer mon point de vue d’une
façon si intense qu’il ‘’devient presqu’impossible
de partager un autre point de vue’’. Moi, qui
éprouve apparemment dans la vie quotidienne
sociale tant de difficulté à m’exprimer convenablement,
qui semble si ignorante des
moindres tactiques de communication en
termes d’approche, diplomatie, protocole,
et qui ai une habilité si notoire à
me faire naïve emballer et rouler sans
même m’en apercevoir. Cette habileté a
souvent aux uns et aux autres semblée
suspecte. Moi je l’explique comme suit :
mes interlocuteurs immédiats (amis, collaborateurs,…)
sont généralement des gens qui s’expriment
beaucoup et facilement, dans leur
milieu des gens ‘’brillants’’. Il va s’en dire
que je ne m’entoure pas de gens aussi taciturnes
et intérieurs que moi. Je ne cherche pas
l’appui spontané dans la parité ;
mais bien au contraire, cherchant constamment
à dégager celles parmi mes observations qui soient
objectivement valables, je les confronte constamment
avec les points de vue les plus diversifiés
possible. Donc les gens qui m’entourent

8

en général, parlent, parlent, parlent de ce qu’ils
font comme s’il était évident que la totalité de l’essence
de ce qu’ils font pouvait se transmettre
par l’utilisation d’un seul sens qui est l’ouie,
avec bien sûr quelques ‘’punch’’ spectaculaire

Page 31

sensible. À la bonne heure !
Seulement comment ne pas craindre que
des gens qui ne s’expriment jamais que
par le langage verbal et écrit, sans jamais
recourir aux autres sens, ne voient peu à
peu, non seulement leurs autres moyens
d’expression s’atrophier mais même celui-
là perdre de son intensité dramatique
puisqu’il ne vit que sur lui-même, de
lui-même, sans comparaison, dans collaboration,
sans même d’apport des points
de vue nouveaux que pourrait fournir
l’expression des autres sens.

J’essaie toujours de départager mon expression
et mon observation entre tous mes sens. Quand
le cours normal des choses, malgré ma vigilance,
ne me le permet pas ; je le provoque,
c’est-à-dire que j’attribue des priorités.
Actuellement et depuis une semaine débute pour
moi une ‘’immersion’’ au royaume des mots,
lecture et écriture, j’ai commencé cette immersion
graduellement même si au départ j’avais
un but précis c’est-à-dire préciser en termes
de mots communicables toutes choses affairant

9

à cette expression de ‘’peintre psychanalytique’’
qui s’est imposée peu à peu au sujet de ma
production picturale.
J’ai d’abord débuté par la lecture lente, ‘’jouisative’’
d’un œuvre de Van Vogt qui me semblait pouvoir
bien faire le lien entre un univers de mots et
un univers d’images. Suivit ensuite la lecture
et l’étude d’un auteur que je crois simple à
lire et à comprendre (voir dans son contexte) pour
une nord-américaine, et aussi propre à
me ramener aux normes et structures verbales

Page 32

de mon environnement, Arthur Miller. Ensuite,
je me replongeai dans un univers de mots que
je savais avoir déjà connu par la relecture
de Jean Cocteau. J’y mesurai l’évolution
(sens – tendre vers ou non) de mon intérêt depuis
ma dernière immersion dans les mots.
Enfin j’étais mûre pour aborder mon sujet.
Prenant pour acquis que mes intrusions
dans les univers de Freud et plus
précisément Jung sont assez récentes et fréquentes, donc toujours
présentes à mon esprit, je choisis
pour situer le milieu de mon étude de
reprendre ce qui historiquement avait
pu le précéder et entrepris la relecture et
annotation des manifestes du Surréalisme
et de me situer par rapport à leurs buts et
affirmations. Avant de poursuivre plus

10

avant je crus bon de revenir quelque peu
consulter mon compatriote MacLuhan
pour bien garder en vue le milieu où je situe
ma recherche. Notant enfin que jamais
je n’abandonnai à raison de quelques paragraphes
par jour le travail que j’avais déjà
encours à savoir la traduction (pour usage
personnel) de Man and his Symbols dans son
édition originale sous la direction personnelle de
C. G. Jung, choisissant les chapitres qui me
semblaient les plus aptes à enrichir mes réflexions
sur les sujets que chacun de ces différents
auteurs animeraient à ma conscience.

Voilà un peu l’allure de cette immersion.
Je m’y donne totalement, c’est-à-dire :
- ayant d’abord jugé qu’il serait bon de débuter
cette nouvelle période de création (je prépare mon
exposition d’automne 74 à Paris), période qui

Page 33

signifie certainement pour moi : concentration
de la vie quotidienne sur l’image, par
une mise au point sur mes mobiles et buts
en terme de mots. D’une part je répondrais
ainsi aux désirs de mes collaborateurs et amis
de me voir moi-même verbaliser sur mon
œuvre, eux à qui j’en laisse malheureusement,
faute de temps, trop souvent la
charge. Et d’autre part je me rappellerais
bien ainsi quel est l’univers d’expression
normal des gens pour qui je m’ap-

11

prête à créer cette imagerie 74, à savoir
l’univers des mots.

Ayant donc d’abord admis cela, et
sachant que la condition de réussite de
toute expérience est que l’on si donne
comme si elle était la seule et la première,
j’abordai mon immersion avec sérieux, conviction
et l’intérêt même d’un jeune
rhétoricien.
Je n’oubliai cependant jamais que cet
univers des mots n’est
l’expression de prédilection que d’un
seul de mes sens. J’entrai donc au
temple du mot, décidée à y recueillir
une expérience vivante, marquante,
mais toujours consciente que j’étais
dans un des temples de ma vie.

Je visite aussi parfois, aussi intensément
le temple de la musique. Je ne crois que
suffisent les chansons que me déverse un
peu partout la radio, ni celle que je fredonne
dans mon bain ou dans l’autobus.

Page 34

Je me demande cependant pourquoi ne suis-
je pas moi-aussi demeuré esclave de la première
technique d’expression volontaire que
l’on m’a enseignée formellement c’est-à-dire :
le langage.

12

Et je me dis : ‘’il m’a souvent semblé que la
chose dont on traite le plus est aussi souvent
celle que l’on possède le moins.’’

Et je pense à cette jeune épousée acadienne
qui se retrouvait souvent seule avec un jeune
bébé en terre québécoise avec pour seule
famille, cet époux que son travail retenait
de bien longues heures, même pour l’époque,
loin du foyer.

Et je rêve sur ce carnet des premiers faits et geste
de bébé où ma mère relatait les conversations
que je tenais à l’âge de 9 mois, ne
me trompant que sur les articles et les ? que, qui.

Dieu, donc, que je sais parler depuis presque
toujours ! peut-être est-ce pour cela que
le langage n’est jamais resté pour moi,
LE véhicule de l’expression : à cet
âge, l’on sait bien, sans pouvoir s’y tromper
que l’image nourrit autant que la
musique et les mots de maman.

Manuscrit 111

1

- je confirmerais ma position quant à la ‘’désuétude’’ technique
de l’indépendantisme relativement à l’évolution mondiale générale
actuelle par la remarque suivante de l’introduction de McLuhan à

Page 35

Galaxie Gutenberg ‘’Ce qu’au cours des siècles derniers nous avons
appelé ‘’nation’’ n’a pas précédé, ni ne pouvait précéder l’avènement
de la technologie gutembergienne, pas plus qu’elles
ne peuvent survivre à l’apparition des circuits électriques
et à leur pouvoir d’intéresser et d’engager intégralement
tous les hommes entre eux.’’

- nos sens sont sans cesse traduits l’un en l’autre
en cette expérience que nous appelons ‘’con-science’’

Comment en va-t-il des prolongements de nos sens,
et organes qui souvent aujourd’hui les remplacent pour ainsi dire
(langage, expérience, argent-travail, armes-
dents et poings, vêtements et habitation-mécanisme de
régulation de température du corps humain, etc. puis,
télé-tout-parle espace et temps, routes-jambes et dos
sont-ils traduits entre eux ou sont-ils des systèmes clos ?)

- Ne pas oublier que le mouvement doit d’abord s’assurer
que sont fournis les moyens de décrire et diagnostiquer
l’objet de nos recherches, avant de chercher à l’évaluer et
à lui imposer une thérapie.

2

- il est intéressant de constater comme illustration de
conséquences de la technologie sur les perceptions d’un
peuple, de voir l’exemple suivant : l’expression
La ‘’liberté d’expression’’ en Amérique réfère au concept
du droit de dire ou de ne pas dire certaines
choses.
Alors qu’en Union Soviétique la même expression affèrera
au concept d’accès aux moyens d’expression

(il va s’en dire que sur un thème semblable les délégués ne s’entendent
jamais)

- selon page 38 de Gal. Gutenberg
le concept de M. Trudeau vis-à-vis son implication personnelle dans la

Page 36

production d’un film n’aurait rien à voir avec une recherche
de ‘’la meilleure entente’’, ‘’plus grande motivation’’, etc. mais
serait simplement l’expression de la ‘’re-tribalisation’’, qu’en
tant que technicien éducateur d’audio-visuel (électrique)
donc premiers touchés par l’ère électronique, il aurait subi
à son insu

- p. 38 et ss. la schizophrénie, conséquence de l’alphabétisation ?

- Freire con-scientise en alphabétisant
Jarry con-scientise en ? non ! ! !
Jarry ‘’alphabétise’’ en conscientisant ? non ! ! !
Jarry con-scientise en ‘’électronifiant’’

Freire con-scientise en alphabétisant « à la condition sociale et économique »
Jarry con-scientise en électronifiant « aux relations humaines et leurs influences
aux comportements »

3

- con-scientiser . les effets de la division des facultés
dans la société industrielle
. les effets de la simultanéité par l’électronique,
l’interdépendance et la possibilité de la
conscience total ou inconscience total ? (1)
. la con-science appliquée

(1) l’observation circonspecte s’impose de plus en plus – ma tendance à maximiser le
rôle de l’observateur dans les jeux de simulation.

- l’incidence de la pratique picturale sur ma formation

étant donné qu’orientée sur les contenus inconscients
et les contenants

tends à logiciser et ordonner cet univers

donc à le conscientiser.

Page 37

- on admet aisément l’impossibilité de pratiquer l’érudition ‘’classique’’
tant se sont démultipliés les spécialisations
que dire de la possibilité d’avoir encore un ‘’potentiel humain
respectable’’ avec la compartimentation que l’usage courant
fait subir à nos sens et facultés.

- ‘’les langues sont des technologies en ce qu’elles constituent
un prolongement, ou une expression, de tous nos sens à la fois :
aussi sont-elles immédiatement sujettes au choc ou à l’intrusion
de toute extension mécanique d’un sens’’ dixit G. Gutenberg.
que dire de ces difficultés d’expression ou changement d’accents selon
le cas qui me surgissent de période en période…selon mes activités…
celle-ci sont à peu près toujours sensoriel, mais d’ordres différents…

4

- ‘’Ainsi, les mélodies des peuples alphabétisés sont constitués
de cycles répétables, alors que la musique
des primitifs ignorent les formes cycliques répétitives
et abstraites telles que la mélodie’’dixit Gutenberg.

que dire de mes ‘’heurts’’ avec le compositeur Fernand Gagnon
et que dire de ce ‘’manque de rythme’’ que certains
reprochent à mes improvisations vocales, alors que
tous me reconnaissent un très grand sens rythmique pour
la danse…

- les guerres inévitables sont celles dont on n’a pu
discerner les causes.

- ce qui retarde souvent les progrès de la conscientisation,
c’est cette attitude moralisatrice
qui fait percevoir à plusieurs comme une ‘’justification’’
(avec tout ce que l’expression renferme dans notre contenus
sous-jacentes telles sociétés de méprisable, faible, retord, voulant tout ramener
à soi – sens : tirer à soi la couverture) toute tentative
de définition d’une attitude ou de mise en relief
des origines d’un comportement et de son cheminement.
Il est important de comprendre que l’observation

Page 38

et son expression (logicisante) que nous proposons
ne rend pas à justifier mais à EXPLIQUER
dans le cadre d’une démarche commune page 1 en bas.

5

- exemple des transferts qu’imposent à nos sens nos
prolongements c.à.d. nos techniques :

les ‘’savants’’ appréhendent par des cadrans (visuel)
l’intensité de la chaleur, d’un son, etc.
TOUT le monde travaille comme ça !

- mythologie pas = religion Montagu
(souci surnaturel (émerge du Man : his first Million
de l’homme) quotidien) years.

- que dire des effets d’une attitude psychique telle
sur le ‘’moral’’ et l’ ‘’agressivité’’ d’un homme face à
la vie à vivre (conditions déterminantes de son ‘’succès’’ ou ‘’échec’’ :

l’analphabète tribal (par prières, rituels,…) s’assure
avant d’entreprendre une action que les esprits
lui sont favorables.
on dit de ces gens qu’ils sont réalistes à l’extrême
Forcer la réalité à se conformer à ses désirs (rituels…) ferait
pour eux partie même de la réalité

- analphabète – s’identifie à l’environnement, près des choses

lettré – se détache du milieu où il vit

réincarné – cherche la conscience de soi et du monde
(choix, pour l’utiliser au mieux possible afin
but, d’atteindre au but (connaissances) de sa réincarnation,
mission) conscient qu’il est, que ce monde est sont terrain
d’expérience et que son soi est son outil d’appréhension.


Page 39

6

- ‘’La réalité de l’analphabète, c’est ce qui arrive. Des rites destinés à augmenter
la fécondité des animaux et la fertilité du sol, et suivi d’une telle augmentation,
ne seront pas que reliés à l’effet obtenu ; ils en seront perçus comme une
partie intégrante, puisque sans eux, la fertilité n’aurait pas été augmentée’’
Montagu.

ceci exige une plus grande surveillance de l’évolution des rites et de leur
connexion avec une réalité plausible (rites chrétiens? ?)

pourquoi cette présentation des faits ne semble-t-elle pas
logique ? Qu’a-t-elle de plus ou moins que n’importe quelle
autre ?

bien sûr, on pourrait dire d’eux qu’ils sont souvent logiques à partir
de prémisses incorrectes ; mais on doit malheureusement pour
nous, reconnaître qu’avec ‘’l’éclatante blancheur’, de notre logique et ses
prémisses, au résultat, sous l’aspect humain, on est loin de FONCTIONNER
mieux. Mais voilà, notre grand désir, n’est pas de seulement bien
fonctionner…

2 grandes qualités de l’analphabète : dixit Montagu
un solide bon sens
et beaucoup de sens pratique,
fondé sur la connaissance
des difficultés de la vie…

sens pratique fondé sur…ça laisse bien songeur
surtout quand on réalise
à quel point l’homme
instruit par Gutenberg manque
souvent de sens pratique

7

- ‘’une époque de transition rapide en est une qui chevauche
la frontière entre deux cultures et entre des technologies
incompatibles. Chacun de ses instants de conscience est un

Page 40

acte de traduction d’une culture à l’autre’’ Gutenberg

replacer le surréalisme, la peinture psychanalytique,…
dans leur contexte historique.

- regarder collection de peinture.

- comment faire l’amour ?

- Le choc culturel, dixit Gutenberg, des périodes de transition
offre un autre avantage fondamental : ceux qui vivent
au point de rencontre de modes différents d’expérience
acquièrent une grande facilité à généraliser. Mac Gregor
(psychologue) soutient que ‘’la généralisation, elle aussi, est une
forme de transfert, tant au niveau relativement élémentaire
des réflexes conditionnés…qu’au niveau complexe de la
généralisation scientifique abstraite, où un simple énoncé
peut résumer une multitude de faits particuliers.’’

- réf. pp. 209, 210, …Gutenberg
à l’avènement de l’imprimerie on édita des œuvres des
siècles précédents. (1)
(1) la même chose se produit à l’ère électronique – T. V. versus anciens films.
La population d’alors posséda donc
plus de textes sur les époques éditées que ces époques
elle-même. ‘’De plus, le public lecteur se sentait chez
lui dans cette culture de la veille. Non seulement n’y
avait-il pas de nombreux écrivain, mais en eut-il existé,

8

qu’ils n’auraient pas trouvé de public prêt à les
accepter.’’ ‘’Ainsi l’imprimerie facilita peut-être dans
certains domaines le travail des savants. Mais au total,
on peut penser qu’elle ne contribua nullement à hâter
l’adoption de théories ou de connaissances nouvelles’’ (1)
(1) Lucien Febre et Henri-Jean Martin, ‘’L’apparition du Livre’’, avec le concours
d’Anne Basanoff, de Henri Bernard Maître, de niché Catane et d’autre. Paris, 1958

***** (Suite : Image numéro 1967-075.)