1966-025

Titre : ‘’Et l’enfant quitte ses parents.’’

Dimension : 29,5 cm. X 39 cm.

Matériaux : Encre, teinture, détritus résiduels, sur papier mat.

Catégorie : Organigramme- condensateur.

Note : Non

Commentaire et/ou explication :
***** (Il est écrit sur la toile : ‘’Me prenant par la main pour m’amener en son jardin, mon amant me dit un jour…J’étais alors une enfant au regard pâle et luisant, pour bien l’entendre, je devais lever la tête. Ma petite main se perdait dans la sienne grande et dure. Mon amant me dit un jour : ‘’Ne sois jamais l’amante mais la maîtresse de ton ami…’’ Ne sois jamais, ne sois jamais, ne sois jamais…C’était des mots grêles comme les cailloux qui se serraient au cœur de ma tête comme des pépins au centre d’un fruit charnu. Je m’évadais de sa grande main et je courrais entre ses jambes, et je courrais entre les arbres et je courrais entre les fleurs…J’ai couru, j’ai tant couru pour ne rien entendre, ne pas me souvenir, mais les mots étaient là, comme des pépins, durs et noirs. Je me suis roulée dans l’herbe avec tous mes amis, serrée contre leur poitrine, voulant surtout être leur amante. J’enfonçais de tout mon être, mes doigts dans la terre et je me levais alors toute droite et frémissante, la boue encore humide et chaude sur mes reins, les doigts frileux et avides dans les ruisseaux, c’était mon domaine. Mais mon amant était sage ; je voulais être sa toute petite, mais il savait que sa large main écraserait ma trop petite main confiante et désespérément pure. Il m’avait avertie, mise en garde : Ne sois jamais l’amie mais la maîtresse. C’est la faute aux pépins qui ne sortent pas du fruit avant qu’on ne le tranche.’’)
***** (En plus petit sous le dessin de la fille, il est écrit : ‘’Ma sœur se meurt parce qu’elle refuse de respirer.’’)
Celui qui parle librement avec lui-même sait bien que dans un cheminement de maturation, le processus s’exerce parallèlement sur différents plans. Le plan de l’expérimentateur suit des exigences autres que celui de l’observateur et vice-versa et même l’un de l’autre, ce n’est pas parce qu’ils s’ignorent (les mariages de jeunesse, mieux même que leurs parents savent bien que leurs serments ne sont pas à vie et pourtant nécessaires…alors pourquoi les engueuler…)

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